mardi 19 mai 2009

Anti-intox : pourquoi les autres listes de gauche feraient mieux de vérifier leurs sources...

Depuis plusieurs jours, les autres listes se situant volontairement aux extrêmes répètent un fameux chiffre qui attesterait d'une "cogestion" des conservateurs avec les socialistes au niveau européen. Cet article, issu de l'excellent blog www.27roses.eu, rappelle la genèse de ce chiffre, instrumentalisé par l'extrême-droite et repris tel quel par l'extrême "gauche".

Mélenchon a quitté le PS, soit. Qu’il écume, avec Besancenot désormais, ses discours d’argumentaires d’extrême droite nationaliste, non merci. Traine désormais sur le Net, le fait que 97% des votes du PSE au parlement serait les mêmes que ceux du PPE. Non seulement c’est une ineptie, mais elle témoigne d’un populisme europhobique, voire nationaliste, en ligne "droite" - j’ai envie de dire - d’une vraie force à Bruxelles et Strasbourg, l’alliance objective des nationalistes de droite et de gauche. Phénomène très inquiétant, qu’on se le dise.

Les faits des 97%, une trucherie

Savez-vous d’où sort ce chiffre de 97 % ? De l’Observatoire de l’Europe, une officine prête-nom pour le sémillant Philippe de Villiers. Philippe de Villiers qui critique tant "Bruxelles" mais empoche les 7000 € d’indemnités de parlementaire. Et qui bat le record d’absentéisme au parlement pour lequel il est payé.

Les intentions sont claires, Philippe de Villiers le dit explicitement : ramasser toutes les voix des "déçus" de l’Europe, et de fédérer celles qui veulent revenir à notre Mère-Patrie, notre Cher Franc Français...

L’exploitation de ce chiffre de 97 % est scandaleuse.

Il faut d’abord rappeler que cette statistique ne prend en compte que les voix uninominales, et non les voix à mains levées, qui sont la règle dans l’enceinte du Parlement Européen.

Mais la polémique témoigne surtout de la méconnaissance totale, sur laquelle surfent allègrement nos amis d’extrême droite - c’est l’habitude - et d’extrême gauche - usuel également, mais à ce point là, inédit.

27 roses tente, tout au long de cette campagne, de sensibiliser sur les combats politiques européens - "Les combats du PSE"

Visiblement, l’absence de médiatisation, l’absence de culture politique européenne des partis d’extrême gauche est un vrai sujet. Certes, ces derniers n’ont pas beaucoup de chance de se retrouver dans leurs groupes européens : l’extrême gauche n’a pas de députés, et les anciens communistes ne sont pas leur tasse de thé. C’est un peu faire l’Internationale sans les internationaux...

La réalité est que la vie au parlement européen est affaire de "compromis", au sens noble et proprement politique du terme. Dans la culture saxonne, la politique est un rapport de force selon les poids de chaque groupe politique, pour que, au final, un texte assez discuté en amont soit, ou non, voté par l’assemblée.

Comment comprendre, sinon, par exemple sur la fameuse loi Bolkestein, que la gauche et la droite aient relativement voté conjointement le même deuxième texte : il a été réécrit par Evelyne Gebhardt, du PSE.

Lorsque la gauche roule pour le fleuron du capitalisme national

Bien étrange, d’entendre à satiété Mélenchon et Besancenot nous reparler des 97%. Les connaisseurs de l’Europe n’y comprennent pas grand chose : comment de "purs gauchistes", voire des gauchistes "purs", peuvent ainsi se faire "avoir" par l’idéologie de Libertas. Lequel, est cornaqué par Declan Ganley [voir ici sa bio sous Wikipédia] grande fortune, très heureux de faire le jeu de l’atlantisme avec sa fortune personnelle, et qui a joué un très grand rôle dans le "non" Irlandais" de l’année dernière.

D’une seule chose nous pouvons être sûrs : lorsque l’extrême gauche n’a plus rien à dire, autre que l’idéologie et la démagogie de l’extrême droite, c’est qu’elle n’a plus vraiment de chose à dire.

Pour comprendre le Parlement, il faut le connaitre, connaître sa vie politique. Ce n’est pas un crime de dire que nos médias actuels, des plus sérieux aux plus légers, sont totalement en déçà de l’information qu’on attend sur la vie politique européenne. Nous ne pouvons que promouvoir, nous, les sites d’éducation politique.

Prenons un domaine de grand clivage : l’économie. Quels ont été les votes ? La source est des plus sérieuses, http://www.votewatch.eu/, d’avis général, le plus fiable sur la question.

Regardons les clivages :

Il est tout à fait normal que le PSE fasse davantage de compromis que les anciens communistes : c’est un parti de gouvernement, qui propose. Pour autant, ces derniers sont également majoritairement (plus de la moitié) dans une posture de compromis.

Impossible d’en dire de même pour le MODEM (ALDE), qui vote de manière quasi militaire tous les sujets promus et menés par la droite Européenne.

Alors, camarades de gauche "purs", vous verrez, si un jour vous étiez massivement au parlement, combien il est difficile de faire des unions entre partis frères européens. Ensuite, assumer ses intentions. Mais, de grâce, au grand jamais ne bercez dans le "nationalisme". Vous savez, sans mauvais jeu de mot, que le nationalisme ne va pas bien du tout à gauche. L’eurosepticisme est une forme de nationalisme lorsqu’elle ne débouche pas sur un projet unitaire de tous les pays européens.

C’est un long débat, que nous avons depuis une certaine victoire en 2005, veuillons ne pas nous la rejouer.

Source : http://www.27roses.eu/Lorsque-l-extreme-gauche-s-allie

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